RSA : le Petit Frère des Riches attentif aux biens de ses ouailles...

Publié le par UDB44

La fiscalité française atteint des sommets dans l'art du faux-semblant.

En décidant de financer la généralisation du revenu de solidarité active (RSA) par une taxe de 1,1 % sur les revenus du capital, M. Sarkozy se donne l'image d'un président qui "trouve normal de faire payer les plus riches".

Les plus riches ? Mais les plus riches, grâce au "bouclier fiscal" créé par le même Sarkozy, ne paieront cette taxe que le temps de se la faire rembourser... Le "bouclier fiscal" limite en effet à 50 % des revenus le montant total des prélèvements fiscaux effectués au titre de l'impôt sur le revenu, de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), de la contribution sociale généralisée  (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Certains petits revenus profitent un peu de ce bouclier (retraités propriétaires par héritage d'une maison qui a pris de la valeur sur la côte, par exemple). Mais les plus gros bénéficiaires sont les plus gros revenus : selon une étude du Syndicat national unifié des Impôts (SNUI), 18 000 personnes assujetties à l'impôt sur la fortune se verront rembourser en 2009 un total de 564 millions d'euros d'impôts payés en 2008, dont 250 millions pour les seuls 1000 revenus les plus élevés. 

Autant dire que, d'ores et déjà, les hauts revenus échappent en fait à tout impôt de solidarité.

La taxe de financement du RSA s'ajoutera à la liste, et les vrais financeurs du RSA seront les catégories moyennes et inférieures, qui ne sont ni bénéficiaires du bouclier fiscal ni en mesure de répercuter la taxe sur leurs clients ou leurs locataires, mais qui disposent d'une petite ou moyenne épargne.

Après avoir réduit à presque rien les droits de succession pour les grandes fortunes (pour les autres, c'était déjà fait) et l'ISF, mais laissé la TVA au niveau où l'avait porté Juppé, Sarkozy continue à tenir ses promesses, déguisé en petit frère des pauvres.

Et la gauche française bafouille, apparemment incapable de  tenir un discours centré sur l'essentiel.

Illustration d'après un extrait de blog consacré à Picsou.

Publié dans Economie

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