N.-D.-des-Landes : rapport Delft, une expertise hors sujet...

Publié le par UDB44

 

Delft couverture couleurLa comparaison effectuée par le cabinet Delft pour le compte d'élus opposants à la construction de l'aéroport de N.-D.-des-Landes(1) conclut sans surprise à l'inutilité de l'aéroport. L'étude est-elle indépendante de son commanditaire ?

C'est bien possible au départ, même si la préface surprend un peu à cet égard. Mais vient surtout à l'esprit l'exemple de la contre-expertise indépendante publiée en 2007 à la demande de trois grandes associations écologistes(2) dans le cadre du projet de 3ème aéroport parisien. Analysant globalement le trafic aérien français, et évoquant avec précision le cas des principaux aéroports "de province", elle concluait clairement en faveur du développement du trafic point à point à partir de ceux-ci (plutôt qu'en faveur de la politique de hub unique), et rangeait N.-D.-des-Landes parmi les solutions susceptibles à la fois de freiner l'expansion ininterrompue du trafic parisien et de rééquilibrer un système qui repose en grande partie sur le transport "forcé" des passagers de "province" vers les plateformes parisiennes (un point que le document Delft passe pratiquement sous silence...).

 Qu'est devenue cette contre-expertise indépendante ? Les "écologistes" l'ont glissée sous le tapis, et font depuis comme si elle n'avait jamais existé ! Une expertise cesse donc d'être indépendante quand le choix de sa publication et de son utilisation dépend des seuls commanditaires, lesquels - c'est humain mais tellement dommage - ne se réfèrent qu'aux expertises conformes à leurs attentes...

Le rapport Delft déçoit cependant d'abord par l'économie qu'il fait d'une analyse globale du système français de transport, même moins élaborée que celle de la contre-expertise de 2007. Comment, faute d'une telle analyse, peut-on apprécier le rôle en partie inédit de l'aéroport et par conséquent évaluer les possibilités d'évolution du trafic ?

Je reviendrai plus en détail sur le document du cabinet Delft, dont d'autres considérants me surprennent. Comme celui-ci :

Comme l'ACIPA en 2002, Delft estime que l'augmentation du prix du pétrole ne permettra pas de soutenir la croissance prévue à Notre-Dame. L'ACIPA s'appuyait alors sur un prix "qui allait bientôt atteindre 30 $ le baril" pour prévoir une décélération, voire une contraction de la demande. Or, le baril était ces jours-ci au-dessus de 80 $ et la croissance de Nantes-Atlantique dépasse toujours 5,5 % en moyenne. Sauf imprévu, ce sera même cette année plus de 6 %. Et la prévision de 3 millions de passagers à Nantes-Atlantique en 2010, dont se gaussaient en 2002 l'ACIPA et la FNAUT des "Pays de la Loire"  a été atteinte... Alors ?

Il faut dire que, si le prix du pétrole monte, la consommation des avions baisse...  C'est une partie de la réponse.

Mais surtout, la fréquentation du nouvel aéroport (comme déjà pour une part celle de Nantes-Atlantique) repose sur l'ouverture de lignes nouvelles permise par l'accessibilité accrue du futur aéroport pour les passagers du grand Nord-Loire, qui pour ces destinations ne passeront plus par Paris : c'est du transfert, moins de décollages et d'atterrissages ...et donc aussi une économie de pétrole et de gaz à effet de serre ! Le rêve des vrais écologistes, non ?

 

Source : Rapport du cabinet CE Delft, disponible en cliquant ci-dessus sur la photo de sa couverture.

 

 

 

 

Michel Francois

 

Conseiller Municipal de Saint-Herblain

 

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(1) - regroupés dans le CéDpa. Le lien permet de commander l'expertise.

(2) - Amis de la Terre, FNAUT et France Nature Environnement. Le rapport de 2007.

Publié dans Transports

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